Isla del Sol


Le Titicaca a longtemps été considéré comme un endroit sacré et a été au centre de plusieurs légendes et croyances à travers les siècles. Les fils du Dieu Soleil seraient même nés de l’écume du lac afin d’enseigner et de civiliser les hommes. Parmi toutes ces légendes, en voici une particulièrement intéressante entourant la création du lac.

On raconte qu’il y a très longtemps, les hommes vivaient insouciants et heureux dans la vallée.

À cette époque, les terres du Titicaca étaient très fertiles. Les « Apus », les dieux de la montagnes, les protégeaient et ne leur interdisaient qu’une chose: aller au sommet des montagnes où se trouvait le feu sacré.

Mais le Diable trouvait insupportable leur bonheur. Il les encouragea, jour après jour, à s’aventurer vers la cime des montagnes, et finit par les convaincre.

Bien sûr, les Apus surprirent les habitants en train d’escalader une montagne et devinrent furieux. Ils lâchèrent les pumas qui dévorèrent toute la population, sauf un couple. En voyant ce massacre, Inti, le Dieu Soleil, pleura durant 40 jours et 40 nuits et c’est ainsi que fut formé le Lac Titicaca. Quand le soleil revint, le couple, qui s’était réfugié dans une petite barque, remarqua que les pumas s’étaient transformés en pierre.

L’arrivée à La Paz a été un peu éprouvante.

Catapulté depuis la France à 3800m de haut en moins de 24 heures a laissé des traces et rien de tel qu’un peu de repos, des montées pas trop sèches, du bon air… Ca tombe bien puisque le lac Titicaca n’est qu’à 3 heures de bus. Destination Copacabana donc pour aller prendre une navette maritime jusqu’à l’Isla del Sol.

Ici, le temps semble s’être arrêté, c’est calme et pour cause, aucun véhicule motorisé ne circule sur l’île. L’Isla del Sol ne disposant pas de route, les mules sont les seuls véhicules utilitaires des villageois. 

 

L’organisation sociale sur l’île est assez exceptionnelle : toute l’industrie touristique (entre autre) est gérée par la communauté à travers un conseil qui change de membres régulièrement ; les fonds qui entrent dans l’île sont mis en commun puis répartis par ce même conseil ; le travail est collectivisé… A Taquile, les vêtements ont un rôle social de premier ordre : ce sont les hommes qui tricotent leurs bonnets dont la couleur dépend de leur statut marital, rouge pour les hommes mariés, blanc et rouge pour les célibataires.

C’est une île qui a su préserver ses traditions ethniques et culturelles. Les locaux y vivent en communauté et maintiennent entre eux une forte cohésion. La répartition des cultures et des récoltes se fait en fonction des besoins de chacun. Un exemple à suivre pour nos sociétés…

La vie à Taquile est encore largement épargnée par la modernité du continent car il n’y a pas de voiture sur l’île, ni d’hôtel, et seuls quelques petits magasins vendent des produits de base. La plupart des familles utilisent des bougies ou des lampes de poche alimentées par des piles ou à la main. Les nuits sont magnifiquement claires, Taquile est l’endroit idéal pour admirer les étoiles. Nous avons eu la chance, ce 25 juillet ainsi que les jours qui ont suivi, d’assister à des fêtes en l’honneur des dieux des récoltes; c’est là que les habitants de l’île de Taquile exécutent des danses folkloriques et des rituels. La fête s’accompagne d’une foire artisanale et les célébrations sont très arrosées…

Taquile est également parfaitement organisée au niveau social et chacun participe au développement et à l’économie de l’île à travers un système de coopérative.

 

Après environ 2 heures de marche d’un sentier bucolique, on atteint une magnifique et improbable plage de sable fin qui contraste avec les hauts sommets boliviens que l’on aperçoit au loin.

On a pris l’option de profiter de cette ile en y passant 4 belles journées et l’intérêt était double: prendre le temps de découvrir ces lieux et cette ambiance à mi-chemin entre “mer” et montagne et de plus on parfait l’acclimatation avant d’aller progressivement plus haut en altitude dans la région de Cuzco.