Escalade automnale au Verdon

On a pu utiliser tous les adjectifs pour décrire le Verdon et ses parois verticales: mythiques, effrayants, majestueux… Dans le monde, seuls deux sites ont atteint ce degré de reconnaissance : le Yosemite en Californie et le Verdon! Plus grosse entaille taillée par la tempétuosité des eaux limpides et puissantes du Verdon en Europe. Un passage ici marque le grimpeur, le randonneur ou le touriste « véhiculé », car le vide est ici palpable, à portée de mains. Il se ressent dans le ventre.

L’histoire de l’escalade dans le Verdon est toute récente malgré tout: ce n’est qu’en 1968 que « Les enragés » ont été ouvert dans la paroi du Duc ; le spit n’est pas encore apparu (ce n’est qu’à la fin des années 70 que son usage se répand), les pitons règnent en maitres…puis les coinceurs font leur apparition. Les mentalités évoluent mais le rocher reste lui même, imperturbable et accueil tous les rêves de celui qui sait regarder. Que c’est beau les « Basses-Alpes » !!!

C’est Les Montagnes Russes sur laquelle nous allons passés cette première journée. Cette voie équipée parcourt une des dorsales du Vallon de Mainmorte sur 7 longueurs. Exposé sud, cet itineraire présente de fort belles longueurs sur un calcaire à trous et très sculpté; quelques jonctions à pied viennent couper un peu l’élan et enlève le caractère engagé de la plupart des voies qu’on peut trouver dans les gorges.

Cette voie homogène dans le 6a/6a+ d’après le topo 2021 porte une mention spéciale avec la traversée technique de la seconde longueur cotée 6a+ tassé tassé que certains ont évalué à 6b+… et que Manu a sorti avec brio (photo de gauche). Un peu plus haut, la hauteur faisant, l’escalade prend une petite ambiance montagne ( photo de gauche).

Nous n’avons pas sorti la voie et nous sommes plantés dans les longueurs supérieures en raison des nouvelles longueurs équipées durant la période de confinement. Voies techniques et difficiles dont nous n’avons eu aucune infos sur les cotations…

La seconde journée de ce micro séjour, nous avons jeté notre énergie sur le nouveau secteur de grimpe située le long du sentier Blanc-Martel lorsque l’on part de la Maline; 35 minutes d’approche permettent d’accéder à un balcon suspendu où 29 voies ont été équipées sur un calcaire légèrement déversant dans un très joli mur truffé de trous de toutes tailles et qui auraient fait la joie de Gainsbourg.

Les envolées frisent les 40m, sur du rocher encore évolutif au regard de sa jeunesse; l’accès ainsi que la circulation au pied des voies demandent un peu d’attention afin d’éviter quelques désagréments et le nœud en bout de corde est le bienvenu. Escalade bien exigeante et mentale où les voies se méritent m’a t’il semblé… Merci à Manu pour ces 2 tops-journées !

Plus d’infos ici : https://faudou.pagesperso-orange.fr/falaise.pas.d.issane.htm